Chères sœurs, chères filles
Chères jeunes féministes,
Chères-chers membres de Pugsada
Chères-chers partenaires
L’Association D’appui et D’éveil Pugsada (ADEP) se joint au monde entier, à toutes les initiatives, aux activistes, aux féministes et aux organisations de défense des droits des femmes et des filles, pour prendre part à la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles. Recevez nos salutations militantes ! Cette année, « Investir pour prévenir la violence à l’égard des femmes et des filles » est le thème retenu au niveau international pour nous inviter à mettre les moyens humains, matériels et financiers conséquents, pour empêcher et gérer la violence à l’encontre de la femme. Prévenir, c’est guérir, dit-on. C’est un appel à l’action, pour sensibiliser les femmes et les filles elles-mêmes, leurs conjoints, leurs compagnons, leurs familles, leurs collègues, leurs amis et camarades, bref la communauté toute entière, à mettre fin à la violence et à construire un monde de paix.
Chez nous, la campagne, sous le leadership éclairé du Ministère de la Solidarité, de l’Action Humanitaire, de la Réconciliation Nationale, du Genre et de la Famille, s’inscrit sous le thème « violences sexuelles liées au terrorisme dans un contexte de crises sécuritaires et humanitaire au Burkina Faso : défis et perspectives ». En effet, les violences sexistes et sexuelles sont une réalité et sont accrues dans les zones à haut défi sécuritaire et dans les camps de déplacés internes. Pendant que le pays est en train d’atteindre les objectifs de l’ONU SIDA en matière de lutte contre le VHI-SIDA avec un taux de prévalence de 0,6%, les violences sexuelles, s’exacerbent en plus du contexte très troublant cité plus haut. La violence à l’encontre des femmes et des filles s’exerce partout, au sein des foyers, dans les écoles, dans les lieux de travail, dans les lieux publics et surtout en contexte de conflits. Si rien n’est fait pour protéger les femmes et les filles de la violence sexuelle, la prévalence du VHI-SIDA risque de connaitre un pic.
Ces constats nous interpellent à avoir un regard bienveillant, un geste d’amour et de compassion pour toutes celles qui souffrent dans leurs corps et dans leurs âmes du fait des viols et des abus de toutes sortes. Certaines victimes se résignent et meurent dans le silence et l’injustice.
C’est le lieu pour moi de rendre un vibrant hommage à toutes les femmes et les filles qui œuvrent inlassablement au prix de leur vie pour que les voix des sans voix soient entendues. Je m’incline devant la mémoire des braves combattantes qui ne sont plus de ce monde, qui ont lutté pour la paix, la justice sociale et pour l’émancipation de la femme.
Je voudrais féliciter mes sœurs du Burkina Faso, pour les progrès réalisés dans le domaine de nos droits humains. J’ai une pensée positive à l’endroit des hommes modèles qui s’engagent aux côtés des femmes et des filles pour la réduction des inégalités de genre et la promotion des droits humains des femmes. Des avancées sont notables au plan politique, économique et social ; toutefois, des défis énormes restent encore à surmonter.
Cette adresse que je formule à l’occasion de ces 16 jours d’activisme traduit mon engagement indéfectible aux côtés des petites filles, des jeunes filles et des jeunes femmes qui constituent les bénéficiaires des actions de l’ADEP.
A travers la création de mouvement, la sensibilisation, les renforcements de capacités et le plaidoyer pour un monde sans violence, je garde espoir que la situation va s’améliorer en leur faveur. En synergie avec d’autres organisations, plusieurs initiatives et activités sont en cours pour marquer cette campagne 2023.
Ainsi, je lance un appel à l’Etat Burkinabè, aux organisations sœurs de la société civile et aux partenaires au développement, afin d’investir davantage dans les femmes et les filles, dans leur autonomisation, dans leur protection et réhabilitation et dans la mise à disposition les moyens adéquats pour l’exécution des programmes les concernant.
Au-delà des acquis pertinents engrangés jusque-là en termes de résultats, je voudrais, au nom des bénéficiaires et au mien propre, exprimer mes vis remerciements aux partenaires techniques et financiers qui soutiennent inlassablement les efforts de l’ADEP engagée contre la violence à l’encontre des filles.
M’adressant enfin aux femmes, aux filles et aux jeunes féministes du Burkina Faso, vous avez un grand rôle à jouer pour combattre la violence. Marquez votre engagement en dénonçant les cas de violences, en réclamant vos droits et en les exerçant par une participation pleine et entière au développement. Investissez les réseaux sociaux pour sensibiliser vos pairs et vos communautés, car c’est par là que nous parviendrons toutes et tous à éliminer la violence à l’égard des femmes.
Hortense LOUGUE KABORE
Directrice Exécutive de l’ADEP
Chevalier de l’Ordre du Mérite Burkinabè